La Culture de l’Honneur

18 juin 2016

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La Culture de l’Honneur est un livre écrit par Dany Silk (Bethel Church) est qui fait de plus en plus référence dans certaines églises.

Il faut commencer par préciser qu’il ne s’agit pas de la culture de l’honneur telle que vécue dans certaines régions du globe et qui accorde une grande importance à la réputation de l’individu et de sa famille. Dans ces pays, l’honneur se défend avec violence.

De quoi traite alors le livre de Dany Silk ? Il est difficile de répondre simplement, car en fait l’ouvrage aborde plusieurs sujets qui n’ont pas vraiment, semble-t-il, de rapport entre eux.

On s’attendrait à un enseignement sur la manière d’honorer son prochain, mais ce thème est noyé dans un message qui paraît plus central et qui est présent tout au long de l’ouvrage : la prééminence d’apôtres et prophètes et la nécessité pour les autres ministères et bien sûr l’église de se soumettre à eux afin de recevoir les bénédictions du Ciel.

Ce message revient constamment au fil des chapitres. Pourquoi ? Quel est le but de ce livre ?

En fait l’honneur semble surtout être dans un sens, Dany Silk cite :

Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète recevra une récompense de prophète, et celui qui reçoit un juste en qualité de juste recevra une récompense de juste. Matt. 10 v 41 (p20 – version anglaise)

A la suite de cette citation de verset D. Silk poursuit par :

Les noms et les titres sont importants. Mère, père, fils, fille, apôtre, prophète, chrétien, être humain – de tels noms définissent le rôle et l’identité d’une personne et lorsqu’ils sont utilisés correctement, établissent la relation définie par Dieu dans laquelle des récompenses spécifiques sont données et reçues et nous fortifient. Une culture de l’honneur est créée lorsqu’une communauté apprend à discerner et recevoir les personnes dans leur identité donnée par Dieu.

D. Silk ne fait que reprendre l’un des enseignements de la Nouvelle Réforme Apostolique (New Apostolic Reformation). Il cite également Ephésiens 4 v 11 :

Et il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs.

 Silk précise que la direction de l’église de Bethel est basée sur le fondement des apôtres et prophètes (il omet néanmoins de mentionner la suite : Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire) et que c’est la raison pour laquelle ils bénéficient du déversement de l’Esprit-Saint (p39).

Il poursuit par :

J’espère, dans ce chapitre et au cours de ce livre, poser le fondement pour la compréhension de ces rôles et onctions (p39 version anglaise).

C’est donc bien, de l’aveu même de D. Silk, le but ou en tout cas un but important de ce livre.

En fait l’argumentation de la Nouvelle Réforme Apostolique (NAR) au sujet de la prééminence des apôtres et prophètes se base sur 1 Cor. 12 v 28 :

« Et Dieu a établi dans l’Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » 1 Cor. 12 v 28

La NAR, comme D. Silk le reprend dans son livre, considère le « premièrement », « secondement », comme un ordre hiérarchique.

Il écrit au sujet des différents ministères (apôtres, prophètes, enseignants, pasteurs et évangélistes) :

Ils doivent être en relation conformément à Son ordre de priorité. (p 48 version anglaise)

Il précise que les pasteurs doivent être assujettis (submitted to) au leadership d’un apôtre (p 60).

D. Silk utilise un ton condescendant pour ne pas dire méprisant envers les autres « onctions », en particulier les pasteurs. Selon lui les pasteurs, docteurs et enseignants sont orientées vers les choses terrestres alors que les apôtres et prophètes sont eux orientés vers ce qui est céleste.

Il écrit :

Les enseignants sont seulement le 3ème niveau d’onction. C’est une note « C » et c’est ce qui maintient l’église à un niveau « moyen » (average) dans son effet et influence. Le besoin et la possibilité de monter en note « A » est grandissant. 

La note « A » étant bien entendu l’apôtre. Juste un peu plus loin il indique, à propos des enseignants :

Le changement réel qu’ils ont envie de voir interviendra sous la direction (leadership) d’une culture apostolique et prophétique.

Si vous êtes pasteur ne cherchez pas votre note, puisque vous n’êtes même pas mentionné dans la liste de 1 Cor. 12 v 28 (comme le fait justement remarquer D. Silk).

A ce stade on en vient à se demander ce qu’est la culture de l’honneur et à qui elle s’adresse.

Il faut relever que le mot « apôtre » signifie « envoyé ». Il est communément accepté que les apôtres étaient des « implanteurs » d’églises.

Certains théologiens s’accordent à interpréter le « premièrement », « secondement » (1 Cor. 12 v 28), comme un ordre chronologique. L’apôtre implante l’église, puis intervient le prophète, le docteur, etc… Mais même si ce n’était pas un ordre chronologique, rien ne dit que les apôtres et prophètes sont une catégorie à part, auxquels les autres doivent se soumettre. Le « premièrement » peut aussi indiquer l’importance de cette fonction pour l’église, sans pour autant indiquer que c’est une fonction de chef.

C’est cependant l’enseignement de la NAR. Cette pratique est appelée « couverture apostolique » et on la retrouve dans certaines églises en Suisse, par exemple. Ces églises ne réalisent d’ailleurs souvent même pas à quoi elles s’assujettissent ou dans quel chemin elles s’engagent. Il y a certainement un ou deux leaders de l’église qui le savent, mais ne le communiquent pas ouvertement. Pourquoi ?

Parfois on ne parle pas de « couverture apostolique », mais de référents (pour le conseil des anciens). Quand les deux référents sont comme par hasard considérés comme apôtre et prophète (ou auto-proclamé), on peut se poser des questions légitimes, en particulier si ceci intervient dans un environnement ou le livre « La Culture de l’Honneur » fait référence.

D’ailleurs D. Silk écrit :

Vous avez probablement entendu le terme ministère apostolique utilisé plus fréquemment ces dernières années. Je suis confiant que nous en entendrons et verrons plus ces prochaines années

L’étape suivante peut être de s’affilier à un ministère apostolique, dont Harvest International Ministry (HIM) est un exemple (lien). Ce ministère est lié au Wagner Leadership Institut, du nom de Peter C. Wagner qui est considéré comme à l’origine de la dénomination « Nouvelle Réforme Apostolique », qu’il avait initialement intitulé « post-dénominationelle ».

HIM se présente en indiquant :

Nos Apôtres Internationaux sont des leaders selon Ephésiens 4 :11, avec un ministère local et extra-local. Ces ministres encouragent et prient pour les églises HIM et visitent chaque région dans la mesure du possible.

Si une église veut faire partie de cette organisation et donc bénéficier de leur « couverture apostolique », elle s’engage à verser mensuellement une contribution de 5 à 10% de ses revenus.

A propos de cette couverture apostolique, Wagner indique :

les pasteurs sont convaincus qu’ils ne seraient pas capables d’atteindre leur destinée complète de serviteur de Dieu sans la couverture spirituelle des apôtres.[1]

Voici quelque chose de similaire, en français : http://www.hodos.ca/visionapostolique.php . Qu’implique cette couverture apostolique / prophétique ? La réponse est la suivante :

Pour le soutien financier, nous demandons aux membres de faire des dons selon le principe des premiers fruits (voir article dans Ressources). Ces dons sont volontaires – nous ne fixons aucun pourcentage ni montant de base obligatoire – mais nous attendons des membres qu’ils donnent généreusement et régulièrement. Ces dons faits dans une culture d’honneur révèlent le cœur et expriment la valeur que l’on accorde à l’alignement avec HODOS.

source : http://www.hodos.ca/sejoindre.php

Ce n’est donc pas quelque chose d’isolé, c’est une volonté du mouvement de la Nouvelle Réforme Apostolique, c’est ce qu’il recherchent.

Dany Silk présente le rôle d’apôtre comme suit :

 L’apôtre fera de la présence de Dieu, la louange à Dieu et l’agenda céleste les priorités de l’environnement. Un gouvernement apostolique est conçu pour protéger ces priorités.  (p. 61 version anglaise).

Cette description de l’apôtre ne semble pas correspondre à la définition biblique d’envoyé et d’implanteur d’église.

Voici un article très intéressant sur le sujet : https://reflexionsjesus.wordpress.com/2015/06/01/la-nouvelle-reforme-apostolique/

D’autre part, qu’en est-il des anciens ? D. Silk critique la conduite des églises par des pasteurs au profit de la conduite par les apôtres et prophètes, mais il ne parle pas des anciens. Lorsque Paul avait implanté une église, il établissait des anciens pour la conduire et lui-même allait plus loin pour implanter une nouvelle église.

L’apôtre Paul écrit :

Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. 1 Tim. 5 v 17

En parlant de l’enseignement justement, D. Silk écrit lui :

La plupart des écoles et universités de notre pays ont embrassé une vision du monde qui sépare la connaissance de l’expérience.

Il veut démontrer que la connaissance est un obstacle et qu’il faut se baser sur l’expérience (message usuel de Bethel Church et de ces milieux).

Cependant l’expérience doit être confrontée à la connaissance. Les deux sont dépendants. Appliqué au contexte spirituel par exemple, cela signifie que l’on doit discerner les esprits (1 Jean 4 v 1). Si l’on ne se base que sur l’expérience, toute manifestation sera considérée comme venant de l’Esprit-Saint, alors que nous savons qu’il y a d’autres esprits. Comment donc savoir quels sont ces esprits si nous ne pouvons nous appuyer sur la Parole et confronter les expériences aux écritures ?

D. Silk met également en avant le rôle de prophète :

La pièce suivante de plomberie qui est vitale pour une culture de réveil est le rôle de prophète. (p55)

Il cite 2 Chron. 20 v 20  :

Ecoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem! Confiez-vous en l’Eternel, votre Dieu, et vous serez affermis; confiez-vous en ses prophètes, et vous réussirez.

Ce qu’il ne cite pas, c’est les versets qui expliquent à quoi l’on reconnaît un prophète, ni ce qui est réservé aux faux prophètes : la mort.

Quelques exemples, il y en a de nombreux autres :

Mais le prophète qui aura l’audace de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d’autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort. Deut. 18 v 20

Quand ce que dira le prophète n’aura pas lieu et n’arrivera pas, ce sera une parole que l’Eternel n’aura point dite. C’est par audace que le prophète l’aura dite: n’aie pas peur de lui. Deut. 18 v 22

mais si un prophète prophétise la paix, c’est par l’accomplissement de ce qu’il prophétise qu’il sera reconnu comme véritablement envoyé par l’Eternel. Jérémie 28 v 9

Les « prophètes » de la Nouvelle Réforme Apostolique reconnaissent eux-mêmes qu’une grande partie de leurs prophéties ne s’accomplissent pas, sans qu’ils y voient un problème.

Quelle est la relation avec la Culture de l’Honneur ?

Laissons la parole à D. Silk :

L’honneur a rencontré des temps difficiles dans notre culture. L’indépendance est louée. Nous nous concentrons sur notre relation privée avec Dieu et avons des difficultés à reconnaître l’autorité spirituelle et considérer les autres comme plus importants que nous-mêmes. Le résultat est que nous sommes coupés du flux des cieux. (p 65)

Donc, selon D. Silk, nous devons considérer les apôtres et prophètes supérieurs à nous-mêmes et nous soumettre à eux. Sans eux nous sommes coupés du ciel. De nombreux passages du livre, qu’il serait trop long d’énumérer, appuient ce message.

Que dit la Bible :

vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ. Eph. 5 v 21

Si l’on considère ce passage, il s’adresse à chacun et envers tous. Il n’y a pas de prééminence humaine. D’ailleurs au verset suivant il est dit :

Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l’Eglise, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l‘Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. Eph. 5 v 22

Et que dire de ce passage :

Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. 1 Tim. 5 v 17

Il s’agit ici des anciens, qui travaillent à la prédication et à l’enseignement. Le message que D. Silk veut donc transmettre n’est pas compatible avec ces versets bibliques, lui qui montre si peu d’honneur aux enseignants.

Il va même plus loin lorsqu’il s’adresse aux membres de l’église :

Nous sommes confinés dans nos limitations terrestres lorsque nos leaders sont des enseignants, des pasteurs, des administrateurs et des évangélistes qui ne se sont pas « raccordés » (hooked up) au flux d’onction et de révélation d’un gouvernement apostolique.  (p 99)

En d’autres termes, le « simple chrétien » n’a pas accès aux choses du Ciel si le pasteur de son église ne s’est pas soumis à un apôtre. Les Réformateurs doivent se retourner dans leur tombe.

Culture de l’honneur appliquée ?

Curieusement le ton de Dany Silk est peu honorant pour ceux qui n’ont pas les mêmes idées que lui. Il donne l’exemple d’un feuillet qu’il avait reçu d’une église et qui présentait les couples de pasteurs en ne mentionnant que le prénom de l’homme. Même si c’est effectivement une pratique démodée, Dany Silk écrit

Le feuillet était un mensonge. Cette église n’était pas différente des autres églises.

Il va plus loin encore en parlant d’anxiété et de contrôle. Tout ceci parce que le feuillet ne mentionnait pas les prénoms des épouses des pasteurs. Il montre peu d’honneur à cette église.

De même tout au long de la lecture du livre on ressent un esprit de supériorité : « nous à Bethel », etc.

Il explique tout ce que Bethel fait de bien et que les autres églises ne font pas. Au début du livre par exemple, il présente le cas d’un jeune couple qui a eu une relation sexuelle hors mariage et il explique comment il a si bien gérer la situation, alors que selon lui la plupart des autres églises l’aurait mal gérée. L’exemple qu’il mentionne est d’ailleurs curieux, car il explique qu’à Bethel ils créent une atmosphère différente, qui n’est pas de jugement, mais le jeune couple arrive dans son bureau tout tremblant et certain de se faire renvoyer de l’école :

Ils vinrent s’attendant à ce que nous les punissions pour leurs erreurs (p. 25 version anglaise)

Après une année à Bethel ces deux étudiants n’avaient donc visiblement pas compris qu’il y avait une atmosphère différente.

Atmosphère est d’ailleurs un terme curieusement utilisé dans la préface du livre, par Bill Johnson.

Il explique l’histoire de la femme adultère, avec les accusateurs prêts à lui lancer des pierres pour la lapider. Il décrit la scène comme suit :

Le Maître a commencé à écrire. Nous ne savons pas ce qu’il a écrit. Tout ce que nous savons c’est que l’atmosphère créée par ce qu’a écrit le « donneur de grâce » a complètement désarmé ses accusateurs. Ils ont fui alors que la grâce a balayé le jugement des hommes aussi rapidement que la lumière déplace les ténèbres.

L’explication de Bill Johnson, même si elle est poétique, ne correspond pas au texte biblique :

Alors les scribes et les pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère; et, la plaçant au milieu du peuple, ils dirent à Jésus: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère.  Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour l’éprouver, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus, s’étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l’interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle. Et s’étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience, ils se retirèrent un à un, depuis les plus âgés jusqu’aux derniers; et Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu. Jean 8 v 3-9

L’atmosphère de grâce, selon B. Johnson, correspond-elle à « accusés par leur conscience » suite à la déclaration de Jésus : que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle ?

Bill Johnson est par ailleurs présenté comme Senior Pastor of Bethel Church, alors qu’il est reconnu comme apôtre (Kris Vallotton étant le prophète). Donc selon les enseignements du livre, l’église devrait être conduite par un apôtre et non un pasteur, mais il se présente comme pasteur senior. Peut-être pour ne pas effrayer certains en mettant : Bill Johnson, Apôtre ?

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La partie « culture de l’honneur » qui correspond au titre du livre sera développée dans un prochain article.

 

[1] C. Peter Wagner, Changing Church (Ventura, CA : Regal Books, 2004), 36

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9 Comments

  1. Jonas

    juillet 2, 2016

    Bonjour,

    En lisant votre billet, je n’ai pas eu l’impression d’avoir lu le même livre que vous. J’avais lu ce livre une année ou 2 en arrière. Le message central que j’ai vu est justement de s’honorer les uns les autres et de discerner le trésor et l’appel que Dieu a mis en chacun et de traiter chaque personne selon ça. J’ai l’impression que vous êtes passé à côté du message central parce que vous avez vu une ou 2 choses qui vont ont pas plu et que vous les avez grossit à la loupe et le tableau finale de tout ça donne une image totalement déformée.

    J’aimerais aussi vous partager ma compréhension des ministères :

    L’apôtre est un initiateur et il définit le cadre. Par exemple si j’organise un tournoi de pétanque, je vais avoir le rôle de l’apôtre dans ce tournoi de pétanque. Déjà par le fait que j’en suis l’initiateur et aussi parce que je suis venu avec une vision par rapport à ce tournoi. Par exemple pour qui est ce tournoi ? Pour tous ? Seulement pour les seniors ? Seulement pour les étudiants de mon université ou seulement pour mes collègues de travail ? etc. Après parmi ceux qui ont été d’accord d’adopter ma vision, certains peuvent avoir le rôle d’évangéliste en invitant du monde, d’autres peuvent avoir le rôle d’enseignants en enseignant aux novices les techniques, etc. Mais tous ceux qui rejoignent mon projet sont supposé se soumettre au cadre que j’ai défini et agir selon ma vision. Si j’ai défini que ce tournoi est destiné seulement à mes collègues de travail je vais pas forcément être d’accord si la moitié des gens invités ne sont pas des collègues. Même si il n’y a rien de mal en soit, c’est contraire à ma vision. Si qqn a une autre vision, il peut organiser un autre tournoi avec sa vision mais il n’a pas à imposer sa vision dans mon projet mais doit respecter le cadre que j’ai défini.

    De la même façon l’apôtre c’est celui qui a initié un projet, un groupe d’étude biblique, une église ou n’importe quoi d’autre. Il n’est pas un apôtre auto proclamé, mais par le rôle qu’il joue dans ce projet, c’est tout naturellement que les autres participants le reconnaisse dans le rôle qui est le sien et lorsqu’ils ont des questions par rapport à la vision ou au cadre, c’est lui qu’ils vont tout naturellement consulter. Pas besoin de sortir le mot « apôtre », de l’utiliser comme titre, c’est seulement un rôle, peu importe comment on l’appelle. C’est absolument pareil avec mon exemple de tournoi de pétanque. Quand l’apôtre a démarré son projet, il avait une vision derrière la tête et il cherche d’autres personnes qui peuvent partager la vision et se joindre à son projet. Les bergers sont là pour prendre soin du troupeau et les enseignants donner les enseignements dont chacun à besoin. Mais ce ne sont pas à eux de définir la vision du groupe ou le cadre. À chacun son rôle ! Tous sont nécessaires, un peu comme on peut pas vivre qu’avec du sucre ou qu’avec du sel ou qu’avec des vitamines, il faut un peu de tout. Ce n’est pas une question de supériorité de certains ministères par rapport à d’autres mais que chaque chose soit à sa place pour qu’il puisse avoir une synergie entre les ministères.

  2. admin author

    juillet 5, 2016

    Bonjour,

    si vous relisez le livre aujourd’hui, vous constaterez que ce sujet en est une partie importante (probablement un tiers du livre est consacré spécifiquement à ce thème et il apparaît presque constamment dans le reste du livre). Il est vrai que si vous lisez le livre à la recherche de la « culture de l’honneur », vous ne vous apercevez pas nécessairement qu’il poursuit aussi d’autres buts.

    Citation de Dany Silk lui-même : « J’espère, dans ce chapitre et au cours de ce livre, poser le fondement pour la compréhension de ces rôles et onctions. »

    Il est précisé aussi à la fin de l’article de ce site que le thème qui correspond mieux au titre, la culture de l’honneur, sera traité dans un article qui paraîtra ultérieurement.

    En ce qui concerne les apôtres, il est nécessaire de connaître les enseignements de la Nouvelle Réforme Apostolique pour en comprendre le sens véritable. Selon ce mouvement, Dieu institue aujourd’hui encore des apôtres qui ont les mêmes capacités et pouvoirs que les apôtres que Jésus a nommés à son époque.

    Nous sommes donc loin d’un organisateur de tournoi de pétanque. Ce que Dany Silk veut faire passer comme message, c’est que les pasteurs et enseignants (de même bien sûr que les simples paroissiens) doivent se soumettre à des gens qui disent avoir été oints par Dieu et établis comme apôtres. Ces apôtres reçoivent des révélations particulières de Dieu pour les églises.

    Dans le Nouveau Testament nous voyons les instructions pour établir des anciens, qui sont en charge de la conduite des églises. Il n’y a aucune instruction concernant des apôtres qui viendraient après ceux qui ont été témoins visuels de Jésus.

    Ce système d’apôtres reprend en fait le concept de l’église catholique ou par exemple des mormons, qui instituent des humains pour faire la liaison entre l’individu et Dieu.

  3. Dutchman

    juillet 30, 2016

    J’ai lu votre article et j’ai un petit problème. Aujourd’hui on parle des apôtres comme s’ils existent encore. Mais je crois que le ministère d’apôtre à cesser d’exister. Les Apôtres comme Pierre, Paul ou Jean ne sont plus nécessaire, parce que le fondement a été posé par eux avec Christ comme pierre angulaire. Alors tous ces hommes et femmes qui se auto déclarent apôtres sont des loups en vêtements de brebis. Soyons vigilants.

  4. Jo LOCONTE

    septembre 16, 2016

    Bonjour,
    à propos de Dany Silk il a sorti un livre traitant de la communication non violente avec les enfants, ce qui est une première dans le milieu chrétien. Promouvoir la communication bienveillante (comme Dieu le fait avec nous ) et non utiliser la violence pour se faire obéir. La VEO ou violence éducative ordinaire n’est pas biblique et j’ai vu ce livre comme bienvenue sur ce sujet ignoré du milieu chrétien et pourtant, combien important.
    Certains versets de la Bible ont étés mal traduits du grec induisant d’utiliser la violence et frapper du « bâton » physique pour élever ses enfants. Hors, on sait scientifiquement prouvé, aujourd’hui les conséquences désastreuses de la violence sur le cerveau des enfants y compris la fessé. Et malgré tout on enseigne le recours à ces pratiques dans les églises pour « éduquer » ou plutôt manipuler les enfants en utilisant la peur, la menace et le chantage. Ce qui ne vient assurément pas de Dieu.

    L’avez-vous lu ? Qu’en pensez-vous ? Rien n’est-il bon à prendre dans ses enseignements, même venant de Bethel ?

    Merci

    • admin author

      septembre 16, 2016

      Bonjour,

      Je ne connais pas l’ouvrage que vous mentionnez, donc je ne peux pas me prononcer.

      Je ne me prononce pas non plus sur les systèmes d’éducation, mais il ne me semble pas que les positions soient si claires parmi les professionnels.
      Dans la Culture de l’Honneur j’ai par contre trouvé des écarts entre la théorie et la pratique… je ne sais pas si c’est la même chose dans le livre en question.

      Il y a de bonnes choses dans ce qui vient de Bethel, le problème c’est que c’est mélangé à beaucoup de choses moins bonnes, pour le moins.
      Si vous prenez par exemple « The Physics of Heaven », il n’y a rien à en retirer (je n’ai lu que la moitié, mais arrivé là il n’y avait qu’un discours Nouvel Age et occulte, donc je n’ai pas poursuivi pour voir si par hasard il y avait quelques passages intéressants.
      Certains sont d’avis qu’il faut « retenir ce qui est bon », mais je pense qu’il y a vraiment trop de choses non conformes pour que ça vaille la peine de lire ces livres. Si l’on prend la Culture de l’Honneur, c’est probablement un tiers du livre (et un/le but du livre selon son auteur) qui est consacré à la soit-disant pré-éminence des apôtres et prophètes et à l’honneur qu’on doit leur démontrer (et bien sûr se soumettre à eux sans questionner, car alors on s’en prendrait à un oint de Dieu).

  5. Pepscafe

    mai 24, 2017

    Bonjour et merci pour cette analyse détaillée du livre « la culture de l’honneur », que j’ai déjà eu entre les mains. Je lirai la suite de votre article avec intérêt.

    Une remarque sur cette citation de D. Silk à propos du fait que « Les noms et les titres sont importants. Mère, père, fils, fille, apôtre, prophète, chrétien, être humain – de tels noms définissent le rôle et l’identité d’une personne… » Or, le piège n’est-il pas dans la tentation identitaire, lorsque nous laissons un ministère ou un titre définir notre identité ? (Voir https://www.thegospelcoalition.org/evangile21/article/ne-confondons-pas-le-savoir-et-le-succes-avec-la-maturite ). En comparaison, dans d’autres églises, les pasteurs et responsables se présentent – et sont appelés – par leur prénom, non accolé d’un titre.

    Sinon, puisqu’un internaute vient de faire allusion à un autre livre de D. Silk, centré sur l’éducation, dont j’ai entendu parler mais pas encore lu, je me permets de préciser que le concept de « discipline positive » n’est pas nouveau : il a été inventé par deux femmes américaines, engagées dans la formation des parents : Jane Nelsen et Lynn Lott. La première a publié un ouvrage en 2006, devenu un best-seller aux États-Unis. Elles ont publié ensemble un second ouvrage, concernant plus spécialement les adolescents (édition française en 2014).
    Le concept de Discipline Positive fait l’objet de multiples déclinaisons en différents livres, comme on l’observe en consultant le site américain. Il a été introduit en France par la psychologue Béatrice Sabaté. L’on peut lire cette adaptation française par cette dernière d’un ouvrage de Jane Nelsen, édité chez Marabout (2014)
    Au plan théorique, la discipline positive se réfère aux travaux de deux psychiatres autrichiens, Alfred Adler (1870-1937) et surtout Rudolf Dreikurs (1897-1972)qui mettent en avant les besoins essentiels de l’être humain que sont les sentiments d’appartenance et d’importance : si ces deux besoins sont satisfaits, l’individu peut s’investir pleinement dans ce qu’Adler appelle « l’intérêt social » et aller vers le meilleur de lui-même. Il s’agit que l’élève soit capable de gérer ses émotions, poli, responsable, autonome, respectueux, honnête, à l’écoute, courageux ; etc

    Enfin, l’on peut consulter cet ouvrage de F. Mouhot, psychologue protestant : « Eduquer, est-ce encore possible ? » (Médiaspaul, mai 2013). Voir notamment les passages sur l’autorité, très intéressants et pertinents.

    Fraternellement,
    Pep’s

  6. MAG

    mai 26, 2017

    Bonjour,
    j’aimerais ajouter quelques réflexions quant à La Culture de l’honneur. Déjà j’ai erais dire que c’est du vécu aussi. Puisque cela a été enseigné dans mon ancienne église. Il a résulté une immense confusion au sein de l’ėglise… Où petit à petit les repères bibliques se sont effacés. Vous trouverez ici un exemple concret de ce qu’est la Culture de l’honneur. http://lafree.ch/monique-et-thierry-juvet-un-sejour-en-californie-leur-permet-de-gouter-a-la-culture-de-l-honneur
    L’auteur qui collabore avec Bethel, donne un exemple de culture de l’honneur en citant un evenement qui s’est passé à Bethel dans le cadre du travail avec les enfants. ( on peut retrpuver ce tempignage dans les medias officiels de Bethel. ) vpus pourrez lire cet article et vous en faire votre propre opinion. J’en retire personnelement certaine element clés…

  7. MAG

    mai 26, 2017

    Premièrement la Bible nous exhorte à se soumettre ensemble à La Parole et à Jésus. la Parole est une lampe devant nos pieds et un trésor. Nous ne sommes pas appelés à npus soumettre les uns aux autres. Deuxièmement la Bible est claire aussi à ce sujet; nous sommes appelés à nous reprendre dans l’amour, à discerner, à mettre en garde, etc… En ayant toujours comme objectifs l’obéissance à Sa Parole. plusieurs fois j’airencontré des personnes possédées, et la Bible npus exhorte à prier en tout temps et à discerner. Les esprits. cet exemple paru dans la FREE me fait froid dans le dos. Il oppose honneur et amour à vérité biblique. Mais on sait que La vérité de sa Parole est justement le plus grand honneur que l’on puisse transmettr à quelqu’un. Dans cet exemple on n’e seigne plus les enfants que La Parole est Véritė puissance et libération. On leur ment en leur faisant croire que tout ce qu’ils verront, ressentiront etc vient de Dieu. Nous sommes appelés à étusier les ėcritures… Ceci pour nous garder en Christ… Et nous conduir sur notre chemin. Nous sommes aussi appelés à recevoir les dons de l’Esprit dont le discernement. Pas uneseule fois dans cet exemple le pasteur jeunesse n’a amené les enfants à discerner…il n’a pas parlé de lJésus.. Il aurait pu dire que peut-être un ange etait venu les encpurager à prier… Mais que c’est Jésus qui guérit au travaers du Saint-Esprit. Je ne pense pas que dans des contextes où la culture de l’honneur est mise en place, il y ait encore la possibilité d’exercer un don de discernement… Ni même d’être encouragé, travaillés et enseignés pas la vérité biblique. Il en résulte sdes relations sectaires et des dérives occultes et dangereuses.

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