John G. Lake (1870-1935)

19 septembre 2015

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Le ministère des chambres de guérison que nous connaissons actuellement est directement issu du ministère de John G. Lake.[1] Cal Pierce, qui dirige « Healing Rooms Ministries était précédemment membre et ancien de Bethel Church. Il indique que durant plus d’une année il a visité la tombe de John G. Lake pour y prier, avant de recevoir de Dieu qu’il devait reprendre le ministère de guérison à  Spokane. La première chambre de guérison a été ouverte à l’endroit même où exerçait John G. Lake.[2] Bill Johnson est évidemment impliqué dans ce ministère, une chambre de guérison est à Bethel Church et sauf erreur Bill Johnson est membre du conseil.

Si John Alexander Dowie a été mentionné précédemment, c’est que John G. Lake a été fortement influencé par lui (il a d’ailleurs vécu à Zion de 1901 à 1905). Il s’est même inspiré des méthodes de Dowie en vendant par la suite également à ses paroissiens des actions de sociétés en difficultés à des prix beaucoup plus élevés que leur valeur réelle.

Il joue un rôle très important dans le mouvement des « chambres de guérisons »[3]. La première a été établie dans la pièce qui servait de chambre de guérison à John G. Lake.  Il est très régulièrement cité au sein du mouvement de la Nouvelle Réforme Apostolique qui le considère indiscutablement comme un « général de Dieu », comme ayant eu une onction très particulière.

L’étude de la vie de ce personnage donne cependant une image très contrastée et on peut s’étonner qu’il tienne une telle place.

Il est né au Canada puis il émigra aux Etats-Unis avec sa famille en 1886. Il prétendait avoir été ordonné dans le ministère méthodiste, mais le séminaire qu’il indiquait n’a jamais existé. Le recensement de 1900 indique qu’il avait moins de 10 ans de scolarité. Il n’avait donc pas de formation théologique formelle.

Par la suite il travailla comme charpentier dans les environs de Chicago, avant de retourner dans la ville où vivait sa famille.

En 1989 Lake ouvrit une petite chapelle de la Dowie Christian Catholic Church, dans l’attique de la maison de ses parents. En 1901 il déménagea avec sa famille à Zion. Il travailla dans le département des constructions de cette ville théocratique. Après l’effondrement de Zion, il trouva un autre emploi.

Lorsqu’il entreprit par la suite ses prédications, il prétendit avoir été homme d’affaires et avoir créé deux journaux, avant d’avoir eu une carrière brillante dans l’immobilier puis devenir un millionnaire dans le domaine des assurances-vie. Aucune preuve n’a pu être apportée, au contraire il a été démontré que les journaux qu’il avait prétendument créés, l’avaient été par d’autres. Il en va de même pour les autres affirmations.  Il indiquait également avoir été en contact avec les grandes figures de Chicago et avoir quitté un emploi qui lui rapportait un salaire annuel équivalent à plus d’un million de dollars actuels. Il indiquait avoir eu un siège à la bourse de Chicago. Aucune preuve de ceci n’a été apportée. Au contraire, tout indique qu’il n’a pas quitté Zion durant cette période.

En 1907, il a ensuite embrassé le pentecôtisme, lorsque Charles Parham a établi une tente de réveil  à Zion.

Lorsque Parham a été arrêté pour homosexualité (il a été relâché par la suite, faute de preuves), plusieurs centaines de ses « disciples » sont entrés dans une frénésie collective, croyant que beaucoup étaient possédés. De brutales séances d’exorcisme ont alors débuté conduisant à la mort de plusieurs personnes. A la suite d’arrestations et avec la crainte de la vindicte populaire, les Parhamites ont fui la ville. Lake s’est alors établi à Indianapolis. Il indiquait qu’il n’avait pas d’argent car il avait tout donné à son église (voir ses déclarations de richesse mentionnées précédemment) avant de commencer son ministère.

En 1908 il émigra en Afrique du Sud avec sa famille, où il établit ce qui fut probablement la première église pentecôtiste et il introduisit le parler en langues.

Six mois après son arrivée, sa femme mourut. Il ne réussit pas à la guérir, malgré ses tentatives.

Il joua un rôle central dans la fusion des mouvements zionistes et pentecôtistes en Afrique du Sud.

Son ministère ne fut pas dénué de controverses, il fut accusé de détourner les fonds de l’église et d’exagérer très fortement les résultats de son ministère.

En 1913 il retourna aux USA. Après une année de ministère itinérant il s’établit à Spokane dans l’état de Washington (nord-ouest des Etats-Unis – à ne pas confondre avec la ville de Washington). Il débuta alors, en 1915, une organisation intitulée « The Divine Healing Institute » (l’institut de guérison divine). En 1920 il se déplaça à Porteland (Oregon) puis continua de créer des chambres de guérison le long de la côte californienne et finalement même à Houston (Texas) en 1927.

En 1931 il retourna à Spokane et il décéda en 1935. Il avait 65 ans.

Il faut relever qu’il tenait fréquemment des séances de guérisons et donnait des sermons dans un temple maçonnique.

Il eut régulièrement à faire face à la justice, pour entre autres :

  • avoir vendu des titres sans valeur à ses paroissiens (comme John Alexander Dowie),
  • avoir laissé mourir une femme à qui il avait indiqué être guérie,
  • avoir déclaré guérie une fillette dont une radiographie démontra plusieurs fractures qui l’auraient laissée handicapée à vie si un traitement médical n’avait pas été prodigué,
  • s’être fait passer pour un policier.

Il semble difficile d’accorder le moindre crédit aux déclarations de ce personnage. On peut donc légitimement s’étonner que la Nouvelle Réforme Apostolique vénère de tels personnages.

Pire encore, certains (dont des étudiants de Bethel) cherchent à hériter de son « onction » en se rendant sur sa tombe.

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